Choix

La base de toute compréhension de notre conditionnement psychologique s’énonce ainsi :

 

« Tout comportement est le meilleur choix disponible ».

 

 

Comprenons tout d’abord ce que cette simple phrase cherche à exprimer :

 

Il ne s’agit pas, bien entendu, de dire que quoi que nous fassions il n’y aurait pas eu d’autres façons de faire. Il est évident que ce serait idiot.
Ce qui est indiqué ici, se rapporte à nos pulsions réflexes, à nos spontanéités, à ces millisecondes qui font qu’on fait tel geste plutôt qu’un autre, qu’on déplace son corps comme ceci plutôt que comme cela, qu’on dit ces mots plutôt que d’autres, et ainsi de suite. De façon plus étendue, ces gestes, mots et attitudes spontanés sont rassemblés en mouvements physiques et mentaux qui concrétisent telle ou telle pulsion comportementale. Cette pulsion peut déboucher sur un comportement immédiat et irréfléchi, ou sur un ensemble de réflexions conscientes qui finiront par choisir de faire ou ne pas faire ceci ou cela.
Dans les deux cas, que ce soit un choix réflexe ou un choix réfléchi, le comportement obéit aux pulsions. Dans le premier cas une seule pulsion mobilise le comportement, dans le deuxième cas il y a plusieurs pulsions en même temps. Dans ce dernier cas on aura l’impression de se déterminer selon la raison, alors qu’en fait, la dite raison n’aura fait que choisir ce qui lui semble le mieux parmi les pulsions présentes à ce moment-là. Or, les pulsions peuvent changer d’instant en instant selon les circonstances, mêmes si certaines sont récurrentes en circonstances semblables. On comprend dès lors qu’à un moment précis, n’importe quel comportement résulte d’un choix entre les seules hypothèses présentes, à l’exclusion de toutes autres hypothèses comportementales qui ne sont pas mobilisées à ce moment là.

 

Par ailleurs, le meilleur choix, même s’il débouche sur un comportement regrettable, est le résultat logique d’un processus en majorité inconscient. Il répond à ce qui lui semble le meilleur ou le moins mauvais entre les seules hypothèses disponibles sur le moment.

 

 

Nous voyons, par ailleurs, qu’il est possible d’ouvrir le champ des options disponibles par un travail sur soi. Un travail qui vise à échapper quelque peu à ces limites pulsionnelles et à être plus « intelligent » dans nos choix comportementaux. D’ailleurs, en coaching, en thérapie, ou en toute autre approche du développement personnel, qu’elle soit d’ordre psychologique ou spirituel, il s’agira de cela. Il s’agira toujours d’ouvrir le champ des possibilités et d’atteindre une certaine maîtrise des pulsions aveugles.

 

 

 

Comprenons ensuite qu’un comportement a forcément un objectif :

 

 

En effet, rien dans l’univers n’est aléatoire. Malgré les apparences, tout résulte de causes, même si ces dernières ne sont pas toujours identifiables. C’est ainsi que n’importe quel comportement est une réponse à une cause.

 

Comme un comportement est une réponse, cette réponse vise forcément à produire quelque-chose ; si c’était pour rien, il n’y aurait pas de comportement du tout. Comme c’est toujours pour quelque-chose, même l’inaction ou le mutisme sont des choix comportementaux qui visent un objectif.

 

Parmi différents objectifs possibles, nos choix comportementaux peuvent viser par exemple à fuir certaines choses considérées par nos critères personnels comme détestables, ou bien le contraire, à promouvoir des choses considérées comme enviables.

On peut citer quelques exemples concernant l’image de soi : éviter de passer pour un imbécile ou quelqu’un de méprisable (ceci, bien sûr, selon ses propres critères), ou bien chercher à montrer des qualités particulières pour se faire aimer et apprécier. De tels objectifs peuvent très bien être servis par des comportements appropriés, certes, mais ils peuvent aussi être servis par des comportement tout à fait absurdes ou inappropriés. Tout dépend des options impulsionnelles aveugles(souvent récurrentes) en présence.

 

 

Un autre exemple fréquent c’est l’objectif latent d’être compris, et ceci plus particulièrement d’être compris par les personnes qui nous sont proches. Combien est fréquent ce sentiment d’être incompris. En effet, puisque tous nos propres comportements résultent de nos (pseudo) meilleurs choix, on a l’impression de toujours faire de son mieux pour être aussi bien perçu que possible. Ce sont les autres qui ne comprennent pas. Quand on est, par exemple, agressif ou découragé, ce peuvent être des comportements-réponses à ce sentiment d’être incompris. Comme on ne perçoit pas l’absurdité de l’objectif recherché de façon réflexe, cela détruit bien souvent les occasions d’être heureux. En effet, être compris est impossible, puisqu’on ne se comprend pas soi-même facilement.

 

N’oublions pas qu’un être humain est à lui seul un univers en perpétuelle mouvance. Ce qui est vrai un jour change le lendemain, le « connais-toi toi-même » est une quête sans fin. Comment peut-on reprocher à qui que ce soit de ne pouvoir disposer que de quelques éléments superficiels nous concernant. On perd de vue qu’il en va de même dans l’autre sens et que ce qu’on croit comprendre de l’autre est tout aussi superficiel.

 

De fait, s’il y avait dans nos évidences profondes l’idée que deux êtres n’ont pas à se comprendre au delà d’un certain seuil parce que c’est tout simplement impossible, ce serait un premier pas vers une relation plus intelligente. Et, s’il y avait aussi l’idée que puisque que nous ne pouvons demeurer que des inconnus, l’amour serait alors perçu comme la merveille des merveilles.

 

C’est à chacun de comprendre pourquoi et de cesser de se priver de cette splendeur.

 

 

Combien remettent tout en cause et reportent sans cesse dans un « ailleurs l’herbe est plus verte » ce qui n’est qu’une obscure privation récurrente ?

 

 

Comprenons enfin qu’il n’y a pas de fatalité :

 

 

S’être longtemps trompé d’objectif, ce n’est pas grave. Tout le monde a son propre parcours du combattant. Il faut bien être passé dans les voies de l’erreur et en avoir souffert (par simple logique cause/effet : erreur=souffrance). Peut-être pourra-t-on, alors, envisager de mobiliser des objectifs valides dans ses propres critères de choix comportementaux.
J’appelle « valide » tout ce qui conduit au bonheur.
J’appelle « bonheur » tout ce rencontre le véritable amour.
J’appelle « véritable amour » ce qui permet d’éveiller son  âme .
J’appelle « âme » l’aspect individuel de l’esprit.
J’appelle « esprit » la seule réalité.

 

 

Il n’y a pas de fatalité. Seuls les idiots ne changent pas de points de vues. Quand on comprends que toutes nos frustrations, tous nos égarements et désappointements ne sont que le résultat d’erreurs d’aiguillage, on doit pouvoir y faire quelque-chose.
Si on l’ignore, on passera sa vie à se justifier, à critiquer ou à se maudire, ou bien encore à se gargariser de vaines paroles qui sont jolies à entendre mais qui n’entretiennent qu’un état de résignation qui n’est en fin de compte que désespérance.
Si on le sait, on peut changer de parcours. On peut décider d’intervenir dans nos processus infantiles et destructeurs. Nul ne le fera à notre place. Il est inutile de compter sur quelqu’un d’autre ou d’attendre des jours meilleurs, comme on l’a toujours fait, et de se contenter que de maigres consolations.

 

 

Chacun, dans les voies qui sont les siennes est libre. Nos obligations sont ce à quoi on s’oblige ; il y a, sans doute, un tri à faire. Si on estime que la vie a, sans doute, un sens, on a beaucoup plus à se déterminer qu’à se résigner.

 

Sur bien des points, il faudra faire machine arrière et rectifier ses options ou en ajouter d’autres, les yeux ouverts. Les mêmes circonstances ou événements pourront alors s’apprécier ou s’envisager de façon plus juste. Qu’est qui est important, dans le fond ? Le monde est ce qu’il est, peu importe ! On peut être heureux et réussir l’enjeu de l’existence à tout moment et partout. Bien sûr, les cas les plus tragiques nous montrent des victimes d’une civilisation égarée. Mais là encore ce n’est pas une fatalité ; l’être humain est un être d’amour et même si notre société est devenue anormale, ce n’est pas pour autant que le principe est changé.
Chacun, individuellement, peut retrouver le fil conducteur, s’épanouir pleinement et favoriser l’épanouissement de son entourage.

 

 

Un dernier point est à considérer dans cet article : N’oublions pas que toute évolution de la conscience débouche obligatoirement sur du « jamais vécu ». Le « déjà vécu » avec un même regard est signe de stagnation, voire de régression (autant dire de mort de l’esprit). Bien au contraire, la vie de l’esprit se traduit par une sorte de lever de soleil continu, une lumière grandissante qui éclaire notre regard de perceptions nouvelles.

 

Et comme « pluie du matin n’arrête pas le pèlerin », ce ne sont pas les embruns passagers qui posent problème. Il faut bien s’attendre à quelques imperfection. Mais qu’importe, il est facile de relativiser quand on connaît le chemin. Et précisément, c’est parce que cela devient de plus en plus facile, qu’un sentiment de paix s’installe en même temps qu’une foi grandissante en la vie et dans toutes les merveilles qu’elle offre sans cesse.

 

Il y a ceux qui réussissent socialement, mais comme ils ne peuvent pas tout accaparer, ils laissent aux autres la possibilité de réussir à être tout simplement heureux.

 

 

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