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Douce France.
L’Activité du ciel
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Après quelques jours de pause pour d’autres priorités, me voici de retour et je me lance dans l’écriture de nouveaux articles.
Cependant, je ne serais pas en cohérence avec moi-même, si je ne cherchais pas une signification à cette interruption. J’ai déjà quelques idées sur ce sujet, je fignolerai, sans doute, par la suite. En tout cas, j’ai, dans l’immédiat, de quoi m’inciter fortement à compléter mes écrits par des considérations beaucoup plus “terrestres” que “célestes”. Je sais très bien qu’on a besoin des deux, les premières se situant sous l’éclairage des secondes ; toute notre vie dépend de la teneur et de la qualité de ces hypothétiques lueurs (l’œil est la lampe du corps (Mat.6:22)), Mais j’ai bien dit “besoin des deux”. Il est temps de se mettre à évoquer la beauté de la condition humaine dans le quotidien, et ceci, quand on joue un peu sur l’éclairage..
Depuis une quarantaine d’années, j’accompagne des personnes vers un mieux-être et un mieux-vivre. Et,comme je l’ai toujours fait, je me suis plutôt orienté sur les aspects psycho-philosophiques que sur les aspects psycho-corporels. De même j’ai conduit des formations en coaching dans le cadre de diverses approches de la psychologie et j’y ai toujours apporté une dimension philosophique. Aujourd’hui je ne fais plus ainsi, je suis devenu trop vieux pour ça, alors, je m’adresse simplement à celles et ceux qui me font l’honneur et le plaisir de me lire ; je sais que c’est toujours dans un cadre de saine amitié et je produis quelques articles pouvant servir à ces gentils passants du clair de lune…
Il y a environ 2 mois, et à la suite d’un malaise, je me suis retrouvé nuitamment dans une chambre d’hôpital au service des urgences de Saint-Girons. Pendant que je résistais tant bien que mal à un état quelque peu souffreteux, j’entendais de l’autre côté de la cloison une voix que j’identifiais comme celle d’une jeune femme d’une trentaine d’années, qui au travers d’un flot de gémissements, finit par demander à une infirmière de passage qu’elle voudrait se confesser. Cette dernière lui fit remarquer qu’elle était dans un hôpital, pas une église, et que ce n’était pas un endroit où on pratique ce genre de choses. Mais l’argument ne faisait pas le poids et la patiente insistait de plus belle dans sa réclamation.
C’est alors que voyant que sa requête ne serait pas honorée, elle se lança dans une suite de récitations de prières qu’elle égrenait à voix forte et sans discontinuer. Au travers des “Je vous salue Marie” qui était sa préférée; il y avait parfois des “Ave Maria” comme aux processions de Lourdes. Puis, très vite, tout s’est mis à ralentir, la voix est devenue plus faible, et puis, plus rien, elle s’était sans doute endormie.
Au début, j’ai eu, sans doute, une réaction assez voisine de celle de beaucoup de gens, mais très vite, j’ai réalisé que j’étais dans l’observation de la confrontation de deux mondes : le monde de l’infirmière et le monde de la patiente. Je ne sais pas si l’infirmière a ajouté de son propre chef du paracétamol dans la perfusion, mais ce que je sais c’est que cette personne s’est adressée à l’invisible, et pour ce qui s’en est suivi, je ne sais rien de plus.
S’il y a eu réponse de l’invisible, et comme il s’agit de quelque chose d’autre corporel, c’est forcément passé par le biais de choses du même ordre, par exemple, pour influencer la présence et la décision de l’infirmière, ou n’importe quoi d’autre qui est bien tombé à ce moment là.
Dans un premier temps je me suis pénétré de ce Mystère qu’est la Foi. J’ai rencontré tellement de ramifications, de possibilités et d’imbrications diverses que je l’ai laissé à l’état de mystère à peine identifiable à l’aide de la raison. Je ne pouvais me tourner que vers cette fameuse intelligence supra-rationnelle dont j’ai déjà parlé, qui est du domaine de l’intuition, de la spontanéité, de la naïveté, et qui se présente à l’état naturel chez l’enfant. C’est, très vraisemblablement, l’état dans lequel se trouvait cette jeune femme quand elle s’est retournée vers les coutumes de son enfance et qu’elle a peut-être retrouvé ainsi une mystérieuse communication avec l’invisible.
D’autre part, j’ai perçu dans son positionnement un sentiment d’évidence en direction d’une providence invisible. Cela m’a fait penser au mythe de Prométhée que je cite souvent. Il s’agit du passage où Prométhée qui a distribué aux hommes le feu du soleil divin, feu qui est censé les faire devenir dieux eux-mêmes, a reçu par l’intermédiaire de la boîte de Pandore de quoi handicaper les hommes pour l’éternité. Mais il leur restera quand-même une chose et une seule, qui pourra leur permettre quand-même de devenir des dieux : L’Espérance.
Cette jeune femme, ma voisine de chambre, n’a jamais désepéré. Elle était dans cette dynamique d’Espérance quand elle s’est endormie.
Quant à moi, je me suis d’abord traité de couillon (c’est un positionnement par défaut qui est toujours le bienvenu). Ensuite je me suis senti moi-même, par une sorte d’effet de contagion ou d’influence, subitement beaucoup mieux.
Aujourd’hui, pendant que j’écris ces lignes, je serais heureux d’avoir cette personne devant moi pour pouvoir lui dire merci.
Merci ma petite sœur qui est venue m’apporter cet éclairage au milieu de la nuit. Merci pour ce sourire de l’invisible que tu m’as fait connaître. Je ne t’ai jamais vu, et pourtant je te connais, je ressens une fugitive impression d’unité.