IMPOSTEURS !
Nous sommes tous des imposteurs ! Plus ou moins, certes, mais de façon générale nous montrons au public un personnage, une personnalité fabriquée et construite qui n’est pas ce que nous sommes véritablement.
D’ailleurs, savons-nous qui nous sommes au juste ?
Bien malin qui répond facilement un “oui” à cette question ; un ignorant, sans doute ( ce sont surtout ceux-là qui ont le plus d’assurance quant à ce qu’ils croient savoir. C’est, d’ailleurs, justement à ça qu’on les reconnaît ). Quant à moi, je n’oserais pas trop m’aventurer pour répondre à cette question. Même si je me rends compte que j’ai fait beaucoup de progrès au cours de ma déjà longue existence, bien des choses en sont encore au plan théorique. C’est déjà pas mal d’en disposer, mais c’est encore mieux de réaliser que la théorie n’est qu’un point de départ et non pas un aboutissement. C’est ainsi que je peux transmettre ce que j’ai reçu en écrivant des articles, mais cela ne veut pas dire que j’ai moi-même atteint ce que je présente sous forme d’idéalisation.
“Quand les dieux veulent nous punir, ils exaucent nos prières” Cette citation d’ Oscar Wilde me conviendrait tout à fait, si au lieu de “nous punir”, il y avait “nous mettre à l’épreuve” (Je suis (à tort ou à raison) dans le rejet systématique d’une activité divine de style : récompense/punition). Par contre, si on admet que nos prières sont le reflet de nos désirs, et que nos désirs visent le plus souvent des états limitants, il va de soi que, s’installer dans de tels états, peut servir d’épreuve pour tenter de réveiller ce que le désir a masqué et éteint. En Orient, on dit que le Bouddha est celui qui n’a plus de désir, et on se souvient que Bouddha” signifie “l’éveillé”, c’est dire, en d’autres termes, la même chose que ce qui précède. La sérénité ne peut s’obtenir que par l’absence de désirs et, par suite, de prières.
Désirer être ou paraître ceci ou cela est une des principales fautes graves.
On peut se dire comblé ( même si ce n’est pas le bon mot) lorsque précisément il n’y a rien à combler, aucun manque, aucun creux, aucun vide, aucun désir ; c’est juste une façon de parler quand on ne sait trop comment exprimer un état de bien-être naturel qui se contente d’être ce qu’il est, et qui n’a besoin de rien, ni en plus ni en moins. Je parle là d’une sorte d’état d’insouciance ou de béatitude tranquille qui ne s’inquiète de rien, qui ne fait aucun calcul, aucune comparaison, aucune évaluation, aucune projection. Une sorte d’état qui se contente de prendre les choses comme elles sont, sans les analyser et sans même vouloir les changer.
Même si l’état de sérénité que je viens de décrire est un état rare et exceptionnel, il est quand même connu en chacun de nous, dans les brumes d’une lointaine instance datant de notre prime enfance devenue, avec le temps, de moins en moins accessible. C’est précisément là que se trouve notre véritable personnalité, notre personnalité originelle et originale.
Si nous sommes tous uniques et originaux, c’est dire que chacun d’entre nous sommes dotés d’un ensemble de spécificités et de tendances particulières et personnelles qui demandent à s’exprimer sous la forme d’une personnalité qui se déploie naturellement au cours de l’existence en s’exprimant selon les circonstances et à sa façon.
Si ce n’est pas à sa façon, mais à la façon de quelqu’un d’autre, ou dans un style ou un genre qui n’est pas le nôtre, c’est un jeu de rôles de comédien, une usurpation d’identité, et lorsque cela s’exprime largement au quotidien avec un grand déballage de positionnements sociaux-culturels supposés flatteurs, il y a là toute la pauvreté d’une minable imposture.
Imposteurs !
Il est certain que nous le sommes tous plus ou moins. Ce n’est qu’affaire de proportion. Mais il est au moins une chose à savoir et à ne jamais oublier : “Je suis qui je suis. Un point c’est tout”. Si je m’en tiens là, mon identité telle qu’elle est, unique et originale, est aussi précieuse et respectable que celles de n’importe qui, y compris de ceux qui ont accompli les plus belles et grandes choses sur la planète. A ce titre, je suis l’égal des plus grands et des plus petits (en intelligence, j’entends), et si je laisse s’exprimer librement ce dont je suis exclusivement porteur, je pourrai peut-être connaître la véritable sérénité et peut-être le vrai amour, la vraie beauté et le vrai bonheur, parce que le “vrai” entraîne le “vrai”.
Par contre, si je masque ma véritable identité et que je me déguise en saltimbanque de foire, tant pis pour moi… Le “faux” entraîne le “faux” et je vivrai dans un monde monstrueux où s’agitent des fantasmagories, des singeries et des caricatures qui se mélangent à des réalités. Complètement abusé par ce monde ambiant qui me semblerait être le seul monde réel, je n’aurai pas d’autre choix que de me fondre dans sa règle du jeu et d’entrer en compétition pour occuper une position sociale aussi confortable que possible. Comme tout le monde en fait autant, il faut sans cesse veiller au grain et atteindre si possible une position durable soutenue par une façade de cinéma qui est censée se protéger ou en imposer aux autres en les tenant à distance de mon intimité malade.
Par exemple, cette ouvrière modèle qui fait tout bien, qui est fiable et qui rend service ; tout le monde la considère comme quelqu’un de gentil et de rassurant. Et bien ! figurez-vous que ce n’est pas du tout sa véritable personnalité ; ça, c’est pour être tranquille vis à vis de l’entourage. Cette personne pourrait, au contraire, être, par nature, d’une toute autre personnalité. Par exemple, quelqu’un de particulièrement original et sensible, attiré par l’aventure et la découverte de ce qui se cache derrière les apparences. La petite ouvrière modèle est une imposture ; en ne vivant pas ce pour quoi elle a été créée, elle devra se contenter de supporter le quotidien avec résignation.
Autre exemple ! Cet acteur social très en vue, bon chic bon genre (en conformité avec les normes du milieu dans lequel il joue son rôle de cinéma). Il s’est collé sur le front toutes sortes d’étiquettes pseudo-valorisantes pour avoir l’air d’être supérieur aux autres ( titres, possessions, diplômes, “hauts” faits, ancien ceci ou ancien cela ou encore futur quelque chose…). Et bien, figurez-vous que, là encore, on pourrait être bien loin de sa véritable personnalité. Derrière ce personnage qu’on a vu peut-être s’exprimer avec autorité et avec le plus grand sérieux à la télévision, il y a un petit garçon timide et gentil qui s’ignore et qui croit devoir jouer les durs et faire le gros malin pour se planquer en altitude au dessus des nuages et des orages potentiels.
J’en ai eu beaucoup de ce style parmi les clients que j’ai accompagné. Pour n’en citer que deux un peu caricaturaux, il y a eu celui qui a eu le temps de préciser entre le moment où je lui disait bonjour et le moment où je le priais de s’asseoir qu’il était sorti major de l’école polytechnique 40 ans plus tôt (mon Dieu, mon Dieu, le pauvre petitou, il avait peur de quoi, à brandir ainsi son passeport). Et puis, je pense aussi à celui-là qui lançait systématiquement à la cantonade, quand il débarquait dans un milieu où tout le monde ne le connaissait pas, qu’il était propriétaire d’un château qu’il habitait, et il sortait des photos en guise de preuve de sa présumée haute distinction (mon Dieu, mon Dieu, quelle misère !).
On pourrait multiplier sans fin ce genre d’exemples. Cependant, il serait beaucoup plus utile de commencer par balayer devant sa porte. Qui traverse l’existence librement, sans faire le moindre effort pour paraître ceci ou cela, en respectant tout le monde, sans juger ou condamner quoi que ce soit et en s’exprimant avec humilité et gentillesse ? Oui qui ose être simplement ce qu’il est par nature, en toute sérénité et avec les quelques spécificités et originalités dont il est paré depuis qu’il a vu le jour (et peut-être même avant…)? Qui agit sans calcul directement, sans contraintes ou réserves procédurales ? Qui se lâche naturellement sans y voir quelque chose de malséant ?
Ces dernières réflexions permettent de se rendre compte qu’on rencontre ce genre d’attitude plus particulièrement chez celles et ceux qu’on considère comme handicapés, attardés ou bien encore, et cette fois-ci, par erreur mais à juste titre, de simples d’esprit. En effet, cette dernière désignation n’est pas synonyme d’imbécile comme le présupposent les autres, bien au contraire, il s’agit de cette simplicité qui libère l’esprit des plus éveillés. “Heureux les simples d’esprit, le royaume des cieux leur appartient”, disait Jésus ; c’est dire qu’ils sont au cœur de la Vérité, dans un “état de grâce” ou un “état d’éveil” proche d’un hypothétique “état primordial” qui a, sans doute, été répandu dans l’humanité à une époque lointaine que les écritures nomment Eden ou Paradis terrestre.
Bien entendu, il faut nuancer et considérer qu’il s’agit là d’une proximité plus ou moins importante, mais il ne faut pas non plus perdre de vue qu’en matière de spiritualité, le naturel est plus valide que l’artificiel.
Même si le naturel peut parfois s’exprimer de façon dure et brutale, au moins, il n’y a pas l’hypocrisie et l’imposture de l’artificiel. Seul le naturel est vivant, une personnalité empruntée, savamment construite et fabriquée signe la mort (espérons-le provisoire) de la personnalité véritable. Je rappelle qu’il est impossible d’obtenir du bien à partir du faux.
Avis aux amateurs ! Avis aussi à ceux qui se moquent de ceux qu’ils prennent pour des débiles mentaux ; l’histoire de l’arroseur arrosé pourrait bien se répéter…
Passer pour un idiot aux yeux d’un imbécile est une volupté de fin gourmet” ( Georges Courteline ).
Antidotes de l’imposture :
1 / Connais-toi toi-même !
Il est évident que pour ne pas avoir à se construire un personnage de comédie, encore faudrait-il découvrir cette personne hautement estimable, porteuse de qualités multiples et incomparables, que l’on est par nature. Ce “Moi” authentique et vivant devrait constituer une “toile de fond” sur laquelle pourrait se déployer une personnalité tout à fait assortie et heureuse d’avoir à s’exprimer selon sa propre nature et en s’affichant d’elle-même en toute liberté, au gré des circonstances et de ses penchants naturels. Contrairement aux apparences, l’herbe n’est pas plus verte dans le pré d’à côté.
Cet adage fondamental “Connais-toi toi-même”, attribué à Socrate mais déjà bien perçu avant lui, est construit avec le verbe “Connaître”. Nous y reviendrons par la suite. Pour le moment nous avons à considérer que selon la pensée des philosophes du monde antique, il existe en chacun de nous une instance personnelle et profonde qui connaît tout. L’idée d’entrer en communication avec elle pourrait se concevoir comme le réveil d’une somnolence inconsciente (style Bouddhisme), ou dans le style de Platon, comme une “réminiscence” de souvenirs lointains et oubliés.
2/ L’enjeu
Comment se situer dans l’existence si on ne dispose pas d’une idée à peu près intelligente de l’enjeu supposé que ce parcours pourrait bien avoir ?
Quel est l’enjeu de l’existence humaine et de la mienne en particulier ? On ne peut répondre à cette question que par quelques hypothèses ou probabilités. Oui, c’est totalement incertain, mais c’est déjà pas mal de supposer que l’existence a peut-être une fonction au-delà des apparences.
Du coup, cela permet dans un premier temps d’éliminer immédiatement des montagnes d’absurdités qui sont associées au mot “réussite”. Déjà, il serait bon de se faire des réflexion du genre :” Ce n’est sans doute pas pour faire ou pour avoir ça que j’ai été créé et mis au monde” ou bien, “ce serait vraiment con si tout ça ne servait à rien et n’avait aucun sens, ou même : ” Et si la seule réussite qui en vaille la peine soit celle d’avoir réussi à être heureux, alors derrière quoi je cours ?…”.
Même si on ne connaît pas très bien quel pourrait être l’enjeu de sa propre existence, on pourrait peut-être au moins s’en faire une vague idée porteuse d’espérance. On peut au moins supposer que dans l’invisible ma “raison d’être qui je suis” émane du “Bien Absolu” et que tout s’organise naturellement pour me guider vers mon bien et jamais pour me faire du tort ; même les épreuves ne peuvent pas me vouloir du mal. Même si ce genre de raisonnement est parfois difficile à avaler, il peut devenir de plus en plus digeste et déterminant.
Les voies de la Connaissance
Un grand principe de l’existence est celui de la distance qui sépare les choses. Si le principe suprême est celui de l’unité et donc celui de l’indistinction, la multiplicité ne peut se concevoir que comme de multiples aspects de la même chose, apparemment et provisoirement distanciés et, sans doute, porteurs d’une fonction ou d’une mission personnelle servant un seul et même projet… Bien d’autres, avant moi, ont eu ce sentiment ; ma foi, je ne suis sûr de rien, mais ça me semble droit ; je le ressens ainsi…
“Ca me semble droit”, voilà une perception dont nous avons déjà parlé ; une sorte de baromètre interne qui échappe à la raison.
La raison a toute sa validité dans le champ d’activité qui est le sien ; le monde sensible, celui des distances et des quantités. Mais, au dehors du monde sensible, il y a un en-deçà de la raison qui est le lieu de l’irrationnel ou de l’infra-rationnel qui s’exprime sous forme de sentimentalisme ou d’émotionnel, et puis il y a un au-delà de la raison qui est le monde intelligible, le lieu du supra-rationnel, le lieu de l’intuition. C’est pourquoi, le baromètre interne dont nous venons de parler est sujet à caution. Les perceptions de l’infra ou du supra-rationnel peuvent se ressembler et se confondre ; par exemple, on peut se sentir mieux après avoir tué quelqu’un par vengeance ou après avoir sauvé quelqu’un par humanisme ; cependant le “mieux” ne peut pas être le même dans les deux cas, c’est à chacun de se pénétrer de la différence entre le “Bien” et le “Mal” et de repérer leur “odeur” derrière les divers états internes. Ce qu’on appelle “l’intelligence” au sens premier du terme c’est précisément une ouverture de la conscience capable d’aller jusqu’à ce discernement. Son inverse est ce qu’on appelle la “bêtise”, terme qui désigne la conscience limitée de la bête qui ne voit ni le bien ni le mal.
On comprend tout de suite que pour rencontrer notre véritable identité originelle, on ne peut y accéder que d’une façon supra-rationnelle et intuitive. On peut alors en déduire facilement que c’est impossible de façon volontaire et réfléchie, on ne peut que laisser ce qui est par nature se révéler tout seul. Et ceci n’est possible que dans un climat de confiance absolue : Je répète :” un état de confiance absolue ; les craintes, les doutes ou les peurs de toutes sortes sont autant de ténèbres qui masquent la réalité ; la pire des chapes de plomb, c’est la peur de la mort physique en raison de cette impression que notre identité est liée à notre corporalité.
Or, se débarrasser de la peur de la mort, n’est pas chose facile. Mais, on peut s’en approcher par les voies de la connaissance.
Pour commencer, on peut voir les choses ainsi :
Il y a ceux qui croient, ceux qui savent et ceux qui connaissent. On peut d’ailleurs être ou avoir été les trois au cours d’une existence.
Nos croyances sont des repères qui nous semblent vrais et autour desquels nous organisons notre façon de vivre. Ce sont des constructions mentales acquises le plus souvent par influence ou interprétations. C’est donc un monde artificiel qui ferait bien d’être provisoire en attendant mieux ; cependant, “c’est à ses fruits qu’on reconnaît l’arbre” ; c’est ainsi qu’il est des croyances génératrices d’espérance qui méritent le respect ; on ne se demande pas si le fond est une vérité absolue, une image, une évocation porteuse ou autre chose encore, seul compte ce qu’elle apporte… Idem en sens inverse : les croyances qui génèrent le désespoir méritent d’être dissoutes et oubliées. En principe la première partie de la vie se parcourt sous l’influence de croyances.
Vient ensuite la période du savoir. Que ce soit à l’aide d’une culture suffisamment éclairée et surtout grâce à l’expérience des multiples choses de la vie, on peut acquérir un savoir dont la validité peut être évaluée en fonction de ce qu’il entraîne en matière d’espérance.
S’il va dans le bon sens, est-ce un savoir purement théorique, rigide, froid et mort, mais qui peut s’avérer être juste cependant ? Si c’est le cas, ce savoir-là est un préambule nécessaire, mais il n’est pas suffisant pour être opérant. Il est des prêchi-prêcha qui parlent d’or à longueur de journée, mais qui n’en font pas grand chose pour eux-mêmes (ou du moins, pas encore…). En principe le savoir est une première lumière, il peut se contenter de peu de choses ou être très ouvert ; dans les deux cas, il pourrait entrebâiller ou même ouvrir les portes de la Connaissance. Il pourrait, certes, mais…
Le mot “Connaissance” vient du latin “Cum Nacere” qui signifie : “Naître Avec”. A la différence du Savoir qui est “lettre morte” (théorique), la Connaissance (que j’écris avec une majuscule) est vivante ; comme son nom l’indique, elle est une naissance dans (ou avec) le monde vivant (il n’y a pas de naissance hors du vivant). La Connaissance est donc un “vécu” qui reste vivant, une lumière vraie, juste et bienfaisante qui pénètre un certain degré de conscience qui la restitue sous forme d’évidence ou, plus précisément, sous forme de Foi.
Et maintenant !
Et maintenant, ces quelques lueurs théoriques peuvent peut-être montrer la direction où rencontrer ce fameux “qui suis-je”, quelques reflets de cette véritable personnalité. Rien n’est jamais acquis de façon définitive ; c’est une perpétuelle mouvance qui peut s’approcher lentement d’une identité moins séparée et plus unie, et qui tend vers ce qui fait suite au “Connais-toi toi-même” : “ et tu connaîtras l’univers et les dieux” qui résulte, par simple logique, de la conscience retrouvée de l’unité fondamentale.
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Vivre dans l’imposture est évidemment inévitable tant qu’on n’a pas atteint un état de sainteté ou d’éveil proche de l’identité suprême ; cependant, on peut, par tâtonnements successifs et par une suite de rectifications, oser se lâcher à une expression de plus en plus proche de sa vraie nature. C’est à ce niveau qu’on peut rencontrer la Présence divine, cette sérénité, cette “Paix du Seigneur” ou la “Shékhina” en hébreu ou “Al Sakina” en arabe ou autre chose encore exprimé de mille façons dans toutes les langues et qui rend compte de cette immanence divine qui demande à s’extérioriser par l’intermédiaire de notre propre personnalité.
Dans sa fable : “La grenouille voulant être plus grosse que le boeuf”, La Fontaine a caricaturé et montré le ridicule et le désastre de l’imposture. Puissions-nous nous en souvenir !
A bientôt donc…