Perceptions extrasensorielles

PES et Magie

Présuppositions préalables au travail avec l’invisible et le monde immatériel

Quand on parle de présuppositions, on ne dit pas que ce sont des vérités. Les notions de Vérité, d’Absolu ou d’Infini se situent au-delà du temps et de l’espace et sont peu accessibles à l’entendement humain et encore moins communicables. Le monde métaphysique, le monde des causes du monde physique et matériel, est invisible et immatériel. Il de ce fait inaccessible aux sciences et à la raison. C’est pourquoi on préfère parler de présuppositions en s’efforçant de se maintenir aussi proche que possible de ce qu’ont en commun les points de vue métaphysiques présentés par les plus grands esprits d’orient, d’occident et de tous les temps. Ce sont ces philosophes, sages, prophètes ou tous ces êtres hors du commun qui ont percé intuitivement, et chacun à sa façon, quelques ouvertures dans l’invisible ; ce sont ceux qui ont laissé quelques traces en transmettant aux générations suivantes leurs précieuses perceptions. Ils l’ont fait sous forme diverses, des messages dans des textes, des doctrines, des cultes, des mythes, des contes ou des légendes symboliques. Mais, leur voix s’entend faiblement de nos jours, derrière le vacarme assourdissant des ignorants ; selon un adage latin, ce sont les tonneaux vides qui, en roulant, font le plus de bruit. L’honnête cherchant doit se frayer un passage discret au travers de la débâcle spirituelle de notre temps. Il s’appuie prioritairement sur sa propre expérience en façonnant sa philosophie personnelle autour de sa propre culture  ; il la construit, sa vie durant, en se servant au passage des hypothèses et des faisceaux de présomptions qu’il rencontre dans sa quête. Il apprend, ce faisant, à « rassembler ce qui est épars », à distinguer le « subtil de l’épais » , et puis aussi à repérer les erreurs ou tromperies qui se glissent dans les discours de tous bords. Les superstitions vont bon train ainsi que les interprétations farfelues de phénomènes naturels. Les courants scientistes ou ceux de style new-âge, le plus souvent fermés et sectaires, sont aussi peu éclairés l’un que l’autre, bien que diamétralement opposés. Il y a aussi les plagias vides d’esprit, les déformations de toutes sortes ou les doctrines puériles soutenues par des propagandistes qui se jouent de la crédulité ambiante.

C’est donc au-delà du tumulte et à partir des quelques présuppositions et points de vue qui vont être développés au début de ce stage que chacun va pouvoir se construire un modèle personnel opérant.

Nous sommes vivants. L’être que nous sommes vit en esprit de façon absolue au sein du non-espace et du non-temps (à ce niveau, tout est logiquement UN). C‘est le monde universel (Uni Versus), sans commencement ni fin, il est in-fini. Puisqu’il est sans dimension, il ne peut pas être considéré de façon quantitative (loin/près, grand/petit, avant/après, en deçà/ au-delà, etc.). On ne peut l’appréhender que par ses effets identifiables sur un plan inférieur.

Au plan de la vie terrestre nous sommes soumis à l’espace/temps et nous nous percevons comme des individus (in dividu (dans la division)), séparés les uns des autres. Au cours de cette distanciation provisoire de notre essence originelle, nous « animons » un être matériel acclimaté aux conditions terrestres (un animal).

Au plan intermédiaire qui n’est ni esprit ni matière, se trouve le monde psychique (ou l’âme (au sens large), l’éther, l’astral, etc.). C’est une interface (provisoire, elle aussi) qui établit une relation entre notre identité corporelle et notre Identité spirituelle, et ceci dans les deux sens. En descendant, elle transmet la vie depuis l’esprit, et en remontant, elle transmet de la connaissance à partir de l’expérience terrestre.

La conscience est une « saisie » d’informations liée au monde sensible (le monde accessible à nos sens). Elle est enfermée dans les limites de l’espace/temps. La pensée, la mémoire, le mental ou la raison sont des outils de la cognition spatio-temporelle. Cette conscience a tendance à entretenir, par ses logiques, une réalité partielle, donc partiale, trompeuse et illusoire. Elle appréhende le monde de façon réfléchie (par reflets). Cette exploration du monde par réflexion ignore la source vivante invisible, inaccessible de façon rationnelle ; c’est un monde « distancié », froid et sans vie, c’est le monde de l’Ignorance (au sens où nous l’entendons ici, et que nous écrivons avec avec une majuscule).

L’invisible. Ce qui vient de l’invisible, d’un plan « supérieur », de l’inaccessible aux voies sensorielles ou à la raison, peut être rendu intelligible par les voies de l’intuition. Ce sont les voies supra-rationnelles de la Connaissance (au plan spirituel), ou les perceptions extrasensorielles (au plan intermédiaire), ou encore l’instinct (au plan corporel).

La Connaissance (au sens où nous l’entendons et écrit avec une majuscule) est une toute autre forme de conscience. C’est une « saisie » directe et vivante ; l’essence et la substance sont, par complémentarité indiscociable, le double aspect d’une seule et même chose ; le monde de la Connaissance est un monde chaud et vivant, un monde « unifié ». C’est une relation verticale avec le monde méta-physique, le monde des Causes. Cette relation est rendue possible par la correspondance (et la dépendance) de l’intellect humain à l’Intellect divin (l’absolu, le Tout).

L’expérience montre que nous naviguons dans ces différentes dimensions en alternant différents niveaux de conscience. On parle généralement d’une plage entre sommeil et éveil ou entre la mort de l’esprit et la vie éternelle. Quoi qu’il en soit on conviendra surtout que cela se situe entre Connaissance et Ignorance, ou en d’autres termes, entre folie et Intelligence.

Les Perceptions Extrasensorielles sont aussi des « saisies » directes comme celles des voies de la Connaissance, mais leur domaine est une relation horizontale avec le monde terrestre.

L’instinct est lié aux besoins et à la survie de l’animal. Ce sont des perceptions extrasensorielles qui résultent de la nécessité individuelle ou collective.

« Un le Tout »

Cette expression est sans doute d’origine alchimique, mais elle a souvent été reprise pour exprimer la clé de toute compréhension. Sans entrer dans tous les développements méta-physiques que cette conception entraîne, nous précisons simplement ici quelques conséquences du « Un le Tout » au plan terrestre.

– « Un le Tout » présuppose que dans l’absolu (en arrière plan du monde visible), il n’y a aucune division ou séparation ; une seule chose aux multiples aspects.

– « Un le Tout » présuppose qu’à ce niveau, toute distanciation ne peut être qu’illusion ; l’espace et le temps qui déterminent notre condition ne sont alors qu’un reflet trompeur de l’absolu.

– « Un le Tout » présuppose qu’au niveau de l’esprit (dans l’absolu), rien ne peut être envisagé en terme de quantité ; la multiplicité ne peut se concevoir que de façon qualitative.

En conséquence, et par simple logique, on peut déduire qu’au delà des apparences qui conditionnent le monde terrestre :

– Les êtres sont diverses expressions qualitatives du UN, et par suite de l’Etre ou de l’Identité unique et suprême. Instantanés et indistincts dans l’absolu, ils explorent une conscience divisée et provisoirement isolée. Le « je suis » individuel a perdu de vue son « Je suis » universel.

– Chaque être exprime à sa façon le UN selon l’une de ses qualités particulières, et ce faisant, il éveille une Connaissance qui se déploie dans l’Unité universelle. Par l’intermédiaire des êtres relatifs qui sont ses propres prolongements, l’Etre absolu éveille la Connaissance de Lui-même.

– Dans l’absolu, il n’y a ni espace ni temps. Notre monde relatif est un aspect de l’absolu ; l’espace/temps, la matière et la mouvance le caractérisent. Même si nous n’en avons pas conscience, notre monde n’est pas séparé de l’absolu et notre condition se situe prioritairement dans le non-espace / non-temps.

– En conséquence de tout ce qui précède, cela présuppose que de façon inconsciente il n’y a aucune distance ni séparation entre quoi que ce soit. C’est ce qui explique tous les phénomènes de perceptions à distance ou extra-temporelles qui ne semblent extraordinaires qu’aux ignorants qui sont hypnotisés par l’aspect matériel des choses.