RENDRE L’AME

RENDRE L’ AME

Quand mon corps décidera de rendre l’âme, c’est qu’il aura décidé de la remettre en main propre à son propriétaire légitime.

Que pourrait-on intuiter à ce sujet : L’univers, peut-être, ou l’un ou l’autre de ses multiples aspects, qui sait ?

Même si je n’en ai pas l’expérience (ou du moins le souvenir) et si donc je ne peux pas véritablement l’affirmer, je suppose quand même, que la conscience est plutôt liée à l’âme (l’essence) qu’à la matière corporelle (la substance). En conséquence, je vois les choses d’une façon plutôt sympathique.

Je crois en fait, que l’existence résulte d’une extériorisation d’une âme individuelle dans la matière. J’appelle “âme individuelle” un aspect particulier, individualisé, et apparemment séparé de “l’âme universelle”, parfois nommée “l’âme du monde”. Ce passage dans l’espace/temps ne peut donc être que impermanent et provisoire ; on appelle cette traversée l’existence (du latin “ex stare” qui signifie se tenir à l’extérieur).

Ainsi donc, pour reprendre ce que je disais à propos de la conscience, si je considère que c’est l’âme, qui est le seul principe vivant, vivifiant ou vivificateur, et si je dis que la conscience est obligatoirement quelque chose de vivant, je ne peux pas faire autrement que de dire que si la conscience disparaît d’un corps inanimé (sans âme), elle ne peut pas disparaître de ce qui est animé par définition, l’âme vivante elle-même.


Que la conscience subsiste, je ne peux pas en douter, mais que ce soit dans son aspect individuel ou dans son aspect universel, ça c’est une autre question à laquelle il n’est sans doute pas facile de répondre ; dans le fond, est-ce d’ailleurs bien utile ? Pour ma part, j’ai envie de dire que je m’en fous éperdument ! J’ai intuitivement idée que ce “retour à la maison” est merveilleux dans les deux cas.

Pour en terminer avec ce sujet, j’ajouterai simplement cette réflexion : Si la conscience disparaissait avec la mort du corps, cela signifierait que l’âme ou l’essence vivante aurait disparu aussi ( puisqu’on vient de supposer qu’il y a une interdépendance inévitable entre les deux). Dans ces conditions, si on accepte l’idée que l’âme individuelle n’est qu’un aspect provisoirement différencié de l’âme universelle, il faudrait alors accepter l’idée que si une âme peut mourir et disparaître, il en serait obligatoirement de même pour l’âme universelle avec laquelle elle ne fait qu’Un…

Quelle belle connerie !

Je ne suis sûr de rien, certes, et je n’ai pas de relation privilégiée avec un certain “Desourcesure » qui détiendrait des vérités suprêmes. Même avec les anges du paradis qui, en principe, devraient être dignes de « Foi », je ne suis pas sûr de les entendre clairement…
Cependant, je débouche comme une bombe sur ce positionnement réflexe : “Dire que la conscience disparaît avec la mort du corps ne peut être qu’une belle connerie”.


En effet, compte tenu de tout ce qui vient d’être dit, cela impliquerait que si une seule âme et sa conscience disparaissait, toute vie disparaîtrait en même temps. Dans ces conditions, depuis le temps qu’il y a des gens qui meurent, il y aurait longtemps qu’il n’y aurait plus de vie nulle part ; si c’était le cas, ça se saurait !
Ah non, ça ne se saurait pas puisqu’il n’y aurait plus personne pour savoir quoi que ce soit ! Je décrète donc sans hésiter que cette hypothèse est absurde.

Alors, je préfère tournicoter et jouer avec mes pensées pour me ranger du côté de ceux qui pensent que rendre l’âme, c’est beaucoup plus un commencement qu’une fin.

A+