CULTURE 1ère partie

CULTURE, INCULTURE, FAUSSE CULTURE et CONTRE-CULTURE 1ère partie

J’aborde aujourd’hui ce sujet que j’ai déjà annoncé, sujet auquel j’accorde une grande importance. Ceci pour plusieurs raisons :

1/ Je vois venir, en partie par la raison et en partie par l’intuition, que la société actuelle s’achemine vers une phase de dissolution de ce que sont devenus ses repères de civilisation. Oh ce n’est pas une prophétie ! J’aurais bien trop peur de m’ajouter à tous ces faux-prophètes qui pullulent de nos jours et qui ne font que confirmer ce qui était déjà prédit par les plus éclairés qui ont traversé l’histoire. La survenance des hordes de faux-prophètes à l’orée d’un grand bouleversement qui prépare et précède un changement de civilisation est indiquée par exemple (entre autres et presque en clair), dans le texte symbolique de l’Apocalypse de Jean. L’histoire s’écrit souvent à l’aide de soubresauts, parfois nécessaires et occasionnels, suivis de lentes et longues périodes d’intégration sur des siècles et millénaires. Ces sursauts semblent s’accompagner de violences et de circonstances terribles et meurtrières comme le symbolise dans la plupart des cultures l’idée de déluge ou autres calamités venant du ciel.

Cette dernière remarque montre cette évidence que l’ordre naturel (symbolisé ici par le ciel ou souvent par une autorité suprême) dispose bien d’une certaine tolérance, mais jusqu’à une certaine limite. Quand l’être humain s’éloigne de trop de l’être d’amour qu’il est par nature, son principe fondateur ne peut plus le laisser s’autodétruire indéfiniment ; il se produit alors et par simple logique, un bon coup de pied au cul pour remettre les pendules à l’heure ; avis aux amateurs parce que ce qui se produit , au niveau macrocosmique, pour une civilisation entière, ne peut que se produire de la même façon au niveau microcosmique, c’est-à-dire au plan individuel ! Que ce soit naturel (par voie de conséquence logique) ou intentionnel (sur décision d’une supra-autorité bienveillante et pensante), c’est à chacun, en son âme et conscience, de choisir dans son intimité ce qui lui parle le mieux. La formule latine “ ordo ab chao” illustre parfaitement cette nécessité de la survenance d’un grand chaos s’il est envisagé quelque part dans l’invisible que ça suffit comme ça. Un bon coup de trique pour obliger à reprendre ses esprits. Il semble presque évident que nous soyons aujourd’hui en plein dans un événement de ce genre.

2/ En conséquence, et quand l’orage commencera à s’épuiser, ce sera aux enfants d’aujourd’hui et à leurs enfants ensuite ; ce sera à nos chers descendants de développer les premières fondations du monde à venir. Les vieux crabes, comme moi, ont bien trop de faux-plis dans le cerveau, il faut du neuf !

3/ Oui Mais ! Envisager une heureuse restauration des conditions normales et naturelles dans lesquelles pourrait se déployer une civilisation juste et sereine, il y a bien longtemps que s’est perdue ce contexte primordial dépeint dans les écritures sous l’aspect d’un “paradis terrestre”. Sans s’égarer dans des idéalisations caricaturales, on peut, tout de même, garder à l’esprit la direction que devront adopter les générations futures. Cela permet de se rendre compte immédiatement de la totale impossibilité d’y parvenir à partir du schéma actuel dans lequel a sombré l’humanité. Tout n’est pas mauvais, certes, il ne faut pas non plus être stupidement pétrifié dans une obscurité de sens inverse, mais avec ce terreau souvent stérile et infertile, nos descendants risquent d’avoir beaucoup de mal à faire germer de jeunes plans qui seront forcément aux antipodes de nos stupides préoccupations actuelles. Compter sur eux tout en les laissant se débrouiller dans un casse-gueule perfectionné, cela s’appelle en bon français une irresponsable balourdise.

4/ Cependant, ceux qui n’ont pas entièrement perdu les dernières lueurs du simple bon sens, savent bien que derrière les apparences trompeuses, la réalité humaine se construit autour de valeurs d’une immense beauté. Encore faudrait-il que les plus jeunes, ceux qui viennent d’arriver, soient informés intelligemment des principes fondamentaux susceptibles d’éclairer leur route. Quant à ces principes, sur lesquels nous reviendrons, il ne s’agit pas d’inventer quoi que ce soit. Ils préexistent depuis que le monde est monde et ils sont forcément les mêmes dans toutes les cultures, indépendamment des formes particulières que les coutumes locales peuvent leur donner. Ceux qui voient dans l’avancée du savoir humain ou dans l’amélioration des techniques au plan matériel un progrès qu’ils étendent abusivement à l’idée de l’accroissement de la joie de vivre, feront bien de vérifier si confort et bonheur c’est la même chose. Ils ont peut-être raison, dans le fond, mais pour le moment, je ne vois pas les choses ainsi.

5/ Le type de société dans lequel nous avons sombré et la dissolution qui se prépare, n’est qu’en partie, le fait des hommes et des femmes qui la composent. L’essentiel de la faute grave se trouve, à mon avis, dans ce lent et pernicieux mouvement descendant qui, au cours des générations successives, a œuvré dans les mentalités pour les conduire à rebours de l’ordre naturel humain. Ce n’est pas uniquement mon avis, d’ailleurs, je n’ai fait que reprendre culturellement ce que bien d’autres ont formulé avant moi. En termes traditionnels, par exemple, on symbolise ce type d’influence à rebours par le mot : “satanique”. Satan symbolise le contre-nature si on considère l’ordre naturel comme le Bien absolu (voir Platon à ce sujet ; il est tout à fait clair ).

Cela signifie que malgré cette “chiennerie ambiante” qui se déchaîne partout, rien n’est en fait perdu, le meilleur s’y trouve aussi. Un diamant peut être jeté dans la boue, il reste une pierre précieuse, un magnifique diamant. Après la pluie le beau temps (n’en déplaise aux pissemaigres qui trouvent que les points de vues pessimistes sont plus sérieux que les autres ; quelle curieuse programmation ! Heureusement que dans le fond ils finiront par se redresser, la connerie peut être durable, mais elle n’est pas éternelle. J’en sais quelque chose, je me suis moi-même montré parfois très con et puis ça m’est passé par la suite, donc… )

6/ Voici donc enfin la dernière raison qui me mobilise avec intensité sur ce sujet. La lumineuse beauté de l’existence humaine ne peut pas être détruite. Cependant elle peut provisoirement s’endormir dans de profondes ténèbres ; juste le temps de déployer quelques folies sur la planète ; il semblerait que quelques handicaps soient utiles au parcours de l’humanité. Avec un minimum de culture, on peut voir, par exemple, comment ce sujet est traité dans la mythologie grecque avec le mythe de Prométhée et la boîte de Pandore. Il est vrai qu’au niveau des ères successives, les durées cosmiques peuvent être impressionnantes et des passages par des périodes obscures, ça peut durer des millénaires, des dizaines ou des centaines de millénaires, qui sait ? Ou bien peut-être seulement huit jours, qui a une idée ?

Qu’importe, après tout la durée ; quand les choses se réfèrent à des vérités qui résident hors de toute quantité mesurable, on sait au moins qu’il est temps de sourire, de respirer tranquillement et de rêvasser en regardant les nuages… Voilà qui, en l’occurrence, me paraît plus approprié que d’aligner des équations.

Qui oserait soutenir que les ténèbres puissent être enfermées de façon définitive dans l’incapacité de retrouver leur lumière originelle ? Au regard de l’éternité il n’y a pas de durée, il n’y a pas de temps, il n’y que la Vérité inaltérable. Le Prologue de Jean est clair à ce sujet quand il exprime que si au commencement était la Lumière, les ténèbres n’ont jamais pu l’engloutir.

Alors c’est précisément là que nous retrouvons notre sujet et notre motivation à nous dévouer pour nos enfants, pour les jeunes générations. Autant que possible, il serait sain de leur confier le destin de l’humanité avec un minimum de culture, c’est-à-dire quelques outils leur permettant de distinguer facilement le bien du mal, le beau du laid ou le vrai du faux. Ce ne sont pas des théories ou des doctrines partisanes dont ils ont besoin (ça, ils pourront toujours les trouver dans les livres d’histoire si ça les intéresse). Non ! C’est seulement les mettre en situation de retrouver eux-mêmes (ou de réveiller) ces facultés naturelles que beaucoup de nos jours ont perdu de vue. Beaucoup, certes ils sont nombreux, mais pas tous. Je connais et j’ai connu beaucoup de gens qui échappent au déluge ambiant. C’est surtout à eux que je m’adresse.

Ils ont peut-être des enfants ou des petits-enfants, ou en tout cas ils fréquentent peut-être des gens qui en ont, ou qui s’en occupent. On peut toujours, au moins par ricochet, influencer dans le bon sens le courant de l’histoire ; en plus, c’est bon pour la santé ! (poil au nez !). Par effet boomerang on reçoit ce qui est de même nature que ce qu’on envoie, et ceci en bien comme en mal, alors…

Ce qu’il va falloir cultiver, ce ne sont pas des doctrines incertaines , des théories souvent fumeuses ou des dogmes limitants transmis par des autorités de pacotille qui sont tellement ignorants qu’ils ignorent même qu’ils trompent tout le monde en se trompant eux-mêmes. Il s’agit tout juste de faire remarquer par tous les moyens du bord que l’histoire humaine contient des éléments de toutes sortes,et qu’ il en a pour tous les goûts, des éléments de culture qui transportent des idées qu’il serait bon de fréquenter pour nous aider à distinguer le bien du mal , le beau du laid et ainsi de suite comme on en a déjà parlé ; ça peut sembler évident, et pourtant … Et puis vous savez, quoi qu’on fasse, si peu que ce soit et que ce soit pour le meilleur ou pour le pire, tout se passe dans l’invisible comme dans le visible et quand on sait que le battement d’aile d’un papillon en Europe est capable de déclencher un cyclone en Amérique du Sud on se dit que ce serait bien si on avait fait un petit geste plein d’amour pour aider ne serait-ce qu’une seule personne à rencontrer un embryon d’espérance dans cette époque trompeuse. Eh merde ! Les valeurs fondamentales ne peuvent être ignorées que partiellement et provisoirement ; tout le monde les porte au fond de soi ; et même si on ne les voit pas, faute d’un minimum de vrai culture, on peut toujours les retrouver. Il suffit de donner aux plus jeunes l’envie de s’en emparer ; ils sauront trouver par eux-mêmes des ouvertures pouvant y mener. Selon leurs goûts ou tendances, avec des versions anciennes ou plus récentes, le juste et le faux sont partout, il suffit d’apprendre à les distinguer. C’est ce que nous allons tenter de voir maintenant.

Entrons maintenant de plain-pied (et gaillardement) dans notre sujet. Je l’ai intitulé “Culture, Inculture, Fausse-culture et Contre-culture”. Nous parlerons de la vraie culture en dernier par commodité ; il est souvent plus facile de comprendre les choses à partir de ce qu’elles ne sont pas plutôt que par ce qu’elles sont.

Commençons donc par l’inculture. L’inculture peut se définir par l’absence de toute culture, c’est-à-dire par l’ignorance de principes susceptibles de soutenir dans un ensemble cohérent, une façon intelligente de penser (J’emploie ici le mot “intelligent” dans un sens très précis que j’aurai à clarifier un peu plus loin). On peut considérer qu’il y a une multitude de façons intelligentes de penser, c’est à chacun de s’en construire une qui lui convient ; mais ce n’est possible que par analogie avec ce qu’on a pu récupérer de plus intelligent dans les diverses cultures qui se sont déployées sur notre planète ; et si on parle de ce qui est le plus intelligent et le plus éclairé, c’est forcément la même chose dans n’importe quelle culture ; les différences ne concernent que la façon de les présenter. L’inculture, c’est se passer de l’essentiel qui se trouve obligatoirement partout, même s’il est le plus souvent masqué par une superficialité trompeuse.

(Juste un petit complément pour dire deux mots à propos de l’intelligence, au sens où nous en parlons ici. Les philosophes grecs, par exemple, en parleraient mieux que moi, certes, mais on peut au moins s’en tenir à ce minimum : L’être humain est corporellement un animal; cependant, à la différence des autres, il est doté de ce qu’on appelle un intellect. Alors que la conscience animale ne dépasse pas le monde matériel visible qu’on peut explorer à l’aide des 5 sens, la conscience humaine a la possibilité de naviguer dans le monde immatériel invisible sous forme de pensées structurées ou d’intuition. Sans développer davantage, on dira simplement que seul l’intellect humain a la possibilité de communiquer avec le monde métaphysique, lieu des causes essentielles et de la raison d’être). Quand je parle d’essentiel je veux parler bien sûr de l’essentiel humain. Je veux dire par là que je vise exclusivement ce qui le distingue de l’animal. Si je prends la peine de préciser cela, c’est que je ne sais que trop qu’il est bon de répéter parfois des choses qui devraient tomber sous le sens.

Revenons maintenant à nos moutons ! On déduit de ce qu’on vient de voir que ce qu’on appelle l’intelligence est la bonne façon de se servir de l’intellect. Il est évident que l’inculture le confine dans des activités de basse besogne ; c’est un peu mieux que les possibilités purement instinctives de l’animal, mais c’est du gâchis d’en rester là. Et encore, c’est même pas sûr que ce ne soit pas pire que l’animalité pure et simple. L’inculture débouche le plus souvent sur une vie qui n’est plus que survie, une vie où les centres d’intérêt se réduisent aux seuls aspects matériels de l’existence, des aspects stéréotypés qui sont partagés par le plus grand nombre, une errance sans issue à chercher des bonbons conventionnels et à fuir des fantômes et des illusions de coups de bâton … Bof !

Abordons maintenant la Fausse-Culture. On va ranger dans cette rubrique toutes ces salades qui sont distillées de toutes parts, que le plus souvent on ne voit pas venir, parce qu’elles émanent de sources qu’on accepte a priori par habitude. Même un tissu de conneries peut nous influencer insidieusement et nous radicaliser sur une pseudo-culture qui croit détenir la vérité. Ces fausses-cultures sont d’autant plus pernicieuses qu’elles émanent de gens qui sont généralement de bonne foi, qui pensent sincèrement avoir raison et qui sont certains de bien faire ; c’est précisément ce genre d’attitude qui les crédibilise et qui fait qu’elles passent facilement dans les esprits et qu’elles peuvent même finir par influencer toute une civilisation.

Je pourrais vous citer bon nombre de ces fausses-cultures ; il y en a concernant tous les sujets. Cependant elles fonctionnent toutes sur le même schéma et il n’est pas utile de multiplier les exemples. Voyons comment ça se goupille ce truc-là :

Une culture, vraie ou fausse, est une construction mentale qui se configure autour de ce qu’elle considère a priori comme juste et vrai. Il est évident que si elle est fondée sur des principes manifestement faux vis-à -vis de l ‘ordre naturel, ce sera obligatoirement une fausse-culture. L’ennui, c’est que bien souvent une fausse-culture peut avoir aussi des avantages contingents non négligeables ; il serait bien de les conserver tout en esquivant les conceptions absurdes qu’elle transporte par la même occasion.

Prenons par exemple les thèses scientifiques. On ne conteste pas, bien sûr, l’intérêt que peuvent avoir les sciences dans le quotidien. La médecine, par exemple, est une approche tout à fait respectable. Cependant il y a des a-priori qui doivent être dépassés sous peine d’entraîner une fausse-culture. Par exemple, tout discours scientifique quel qu’il soit, repose sur l’étude exclusive de la matière et de sa proche banlieue. C’est très bien ainsi dans le cadre qui est le sien, et on ne lui demande d’ailleurs rien de plus. Mais, là où le bât blesse, c’est qu’on peut déboucher très facilement sur une fausse-culture en laissant supposer que la matière détient sa raison suffisante et que par suite, il serait stupide d’envisager des causes et des raisons immatérielles en amont des phénomènes. Qui n’a pas vu, à la télévision ou ailleurs, un de ces professeurs Nimbus en train de se gausser avec suffisance de croyances populaires qui sont sans doute un tantinet absurdes, mais qui peuvent parfois comporter des aspects qui mériteraient d’être regardés avec un peu plus d’intelligence. Cette fausse-culture qui s’étale sur le “comment” se passent les phénomènes est bien trop occupée pour s’intéresser aux “pourquoi” qui résident dans l’immatériel, hors du champ d’investigation du milieu scientifique. Se taire à ce sujet, c’est porter la responsabilité (et même la culpabilité) de faire croire ce faux principe que dénonçaient les anciens, que la matière est le point de départ et la fin de toute chose. Même si tous les médecins du monde ont constaté que maladie et guérison ont un rapport, souvent évident, avec le « moral » des patients, on préfère ignorer le fait que les choses pourraient bien se produire pour d’autres raisons que celles que l’on croit.

Cette fausse-culture porte un nom : le scientisme. C’est une forme de religion qui supplante toutes les autres en laissant supposer que ce qui est juste et véritable doit être obligatoirement confirmé par une étude scientifique ; combien de fois entend-on : ” c’est prouvé ça ?”. J’ai même vu le titre d’un bouquin écrit par un docteur Machin qui s’intitule “La biologie de l’amour” ! Comme confusion des genres, on peut difficilement faire mieux.

Mais arrêtons là ce type de fausse-culture, il y en a bien d’autres. Mais plutôt qu’entrer dans une énumération sans fin, nous allons en rester au principe qui se cache derrière et qui mobilise tous ces glissements sournois. On peut le résumer en énonçant l’idée que tout dépend du degré d’importance que nous apportons aux choses. Quand on comprend que cette hiérarchie des idées nous est principalement communiquée par des habitudes locales, des coutumes, des modes, des influences de toutes sortes et que sais-je encore, il devient facile de réaliser que ces multiples conditionnements qui nous égarent et nous empêchent de penser intelligemment, nous maintiennent sous l’emprise de multiples fausses-cultures. J’ai lu quelque part que le général de Gaulle aurait fait cette remarque pleine de bon sens :” Le plus difficile est de n’accorder aucune importance aux choses qui n’ont aucune importance”. Voilà qui nous pousse à rechercher ce qui pourrait bien avoir plus d’importance qu’autre chose ; au moins la question est posée et la robotisation derrière des idées préconçues et des points de vues venant de qui-sait-où n’est plus une fatalité.

Passons maintenant à la contre-culture. Nous sommes toujours dans les voies de l’erreur mais cette fois-ci il s’agit d’une toute autre dimension. Les fausses-cultures se répandent sans qu’il y ait des intentions fondamentalement mauvaises. Il arrive même bien souvent que ce soit avec de très bonnes intentions qu’on en arrive à verrouiller l’accès à un minimum d’ouverture de conscience. Avec la contre-culture on n’en est plus à des attitudes liées à la l’indifférence ou à la naïveté. On est ici de plain-pied dans la nuisance volontaire. Les propagateurs de contre-culture le font de façon intentionnelle, pensant servir ainsi leurs propres intérêts. Les propagandes partisanes, par exemple, ou des publicités diverses pour ou contre ceci ou cela, ont systématiquement toutes pour objectif de se servir de vous d’une façon ou d’une autre, en vous coupant de votre identité authentique et en vous inculquant une façon de penser destinée à vous domestiquer. Il est évident qu’au-delà de cette première observation de surface, il se cache la logique “satanique » de subversion dont nous avons déjà parlé. La différence entre les “fake news” des fausses-cultures et les “fake news” des contre-cultures c’est que les premières sont des bêtises d’ignorants qui s’ignorent, les secondes sont des mensonges délibérés.

“Cherche à qui le crime profite” énonce l’adage policier cher aux frères Dupont. Il est souvent facile de détecter par ce moyen, au service de qui ou de quoi circulent toutes ces sortes d’informations qui se rassemblent dans un creuset de contre-culture et qui s’opposent systématiquement à tout ce qui pourrait laisser à chacun le soin de penser par lui-même. Ce qui est particulièrement vicieux c’est quand, en plus de tout le reste, et dans un angélisme désarmant, on vous fait des leçons de morales, ou bien quand on cherche à vous transmettre avec autorité des absurdités ou des superstitions remaniées dans une sauce moderne ; il suffit de rencontrer quelque “allumés” du Bugarach par exemple, pour s’en convaincre. On peut s’en amuser 5 minutes si on veut, mais guère plus. Il est bon de se raccrocher aux branches quand il est temps, pour éviter de se laisser emporter dans le précipice de l’obscurantisme absolu.

Il faut encore ajouter à propos de la contre-culture qu’elle est fondée sur le total mépris de l’identité et de l’intégrité des autres. Que ce soient sur un plan national ou, par exemple, sur un plan familial on rencontre une même tendance dictatoriale qui considère les autres comme des pions créés et mis au monde pour les servir selon leur fantaisie personnelle. En leur faisant avaler n’importe quelle couleuvre on peut ainsi recruter des serviteurs aveugles et même de la chair à canon. C’est tellement simple quand on est coupé de sa propre dimension humaine (quand elle n’est pas reconnue chez les autres, elle ne l’est pas non-plus pour soi-même ; on a déjà vu cela par ailleurs). Dans ces conditions, la conscience ne peut pas dépasser celle de l’animalité et tous ces fomenteurs de contre-culture vivent dans une sorte de jungle où tous les coups sont permis. En navigant ainsi à contre-courant ils deviennent facilement habiles pour tromper leur monde et s’attacher une foule de partisans tétanisés. Ces propagateurs de contre-culture sont ce qu’on appelait dans le temps des «suppôts de Satan ».

Bon, voyons maintenant à quoi pourrait bien ressembler une culture ouverte et intelligente susceptible d’apporter aux jeunes générations de quoi s’épanouir naturellement dans les voies qui leur sont données par nature. Lorsque, par exemple, on veut aider une rose à grandir et à s’épanouir dans la splendeur dont elle est porteuse par nature, on ne va pas lui expliquer quoi que ce soit. Par contre le jardinier ferait bien de disposer de quelques informations concernant ce que d’autres jardiniers ont essayé depuis des millénaires pour faire au mieux pour ces fleurs. Au travers des succès et des échecs des uns et des autres c’est plus facile de se faire une idée de ce qu’il est probablement bon de privilégier.

Un jardinier cultivé est un jardinier qui cultive bien. Un point c’est tout. Il est inutile d’aller chercher plus loin ; il suffit d’entretenir des conditions favorables et de laisser la nature poursuivre son chemin. Un bon jardinier dispose d’un minimum de culture en la matière, Il en est de même en toutes choses. C’est la saine et bonne culture qui permet de reconnaître quelles sont les conditions favorables. Sans une culture appropriée, c’est le bordel mon adjudant ! Voilà c’est dit, comme ça il n’y a pas à y revenir !

Ceux qui pensent qu’on peut tout retrouver sans la moindre culture et à partir de l’état sauvage peuvent toujours s’y essayer sans pour autant chercher à imposer cette idée aux autres ; après tout, toute option, si elle est personnelle, est respectable. Cependant, j’exclue évidemment cette option si elle n’est pas personnelle, si elle est téléphonée depuis l’extérieur et qu’elle émane en fait de la fausse ou de la contre-culture.

Ah, je commence à réaliser que cet article commence à devenir un peu long. Afin de ménager l’auteur et les lecteurs éventuels, je décide de traiter ce sujet en deux parties. Donc, ici prend fin la première partie de cette étude dans laquelle je me suis essentiellement attardé sur les principes qui se dessinent à propos de l’idée que je me fais de cette notion de culture.

La deuxième partie devra aborder les choses de façon plus concrète et détaillée pour tenter de déboucher sur des réflexions susceptibles de faciliter la distinction entre le bien et le mal.

C’est ambitieux, mais soyons fous !