FOU

FOU

Le monde entier est devenu fou et ce n’est la faute à personne

“Pardonnez-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ! “ 

En préambule à cet article je tiens à préciser tout d’abord que je ne veux critiquer strictement personne. Comme je l’ai souvent indiqué, j’ai l’habitude de séparer l’être et le comportement. Un comportement peut être absurde, vil et condamnable, mais un être jamais, en aucun cas.

 N’importe quel individu est un autre aspect de ce que je suis moi-même ; son être essentiel et mon être essentiel sont les fruits d’une essence commune. Si je condamnais l’être, je profiterais du voyage, et me condamnerais moi-même par la même occasion, sans même m’en rendre compte et sans le savoir. 

Machanto limonado !” comme aurait pu dire un vieux toulousain dépité que j’ai connu dans le temps. En effet, une attitude qui débouche, par effet boomerang, sur un auto-dénigrement inconscient, ne présage rien de bon.

“Le mal génère du mal comme le bien génère du bien ; on récolte ce que l’on sème” ; il est très facile de s’en convaincre, il suffit d’essayer ! Avis aux dénigreurs professionnels, à ces esprits mauvais (qui souvent s’ignorent et jouent les saintes nitouches), attention au retour de manivelle …

 ayayaye, ouille…  

Donc, pas question ici de dénigrer ou de fustiger qui que ce soit. Par contre, en ce qui concerne les comportements, c’est autre chose. 

Tout ce que me montrent les autres par leurs comportements, que ce soit pour le meilleur ou pour le pire,  ce sont des représentations par métaphore de ce que je pourrais faire moi-même. Si c’est du côté du beau, du bien, du vrai ou du juste, je ferais bien de prendre exemple. Si c’est le contraire, je peux bien sûr me révolter et ne pas accepter, mais je ferais bien aussi d’en profiter pour comprendre et éviter de me faire prendre aux mêmes pièges. 

Quand nous débarquons sur cette planète, nous naissons tout nu, sans bagages, et sans même la notice explicative. Cependant il est hautement vraisemblable qu’en arrière-plan et de façon inconsciente, nous sommes constamment connectés à l’absolu. En notre qualité d’enfants, de fils ou de filles de l’absolu, il est évident que nous sommes construits à son image et en perpétuelle unité. 

De ce fait, il est toujours théoriquement possible , même si ce n’est pas toujours facile, de rencontrer de vrais repères pour distinguer le bien et le mal. La Vérité absolue est inaccessible par le biais de la conscience ordinaire, mais elle ne peut pas disparaître pour autant. Des impressions spontanées devant des faits de société peuvent parfois (oui, parfois seulement) émaner de l’unité originelle et démasquer le mal sournois qui roupille mollement pour donner le change, bien acagnardé dans des scènes ou des rôles de cinéma.   

Tout ce qui vient d’être dit, c’est, bien sûr,  de façon générale, que ce soit au plan individuel ou collectif. Mais pour nous maintenir dans le sujet que j’ai choisi d’aborder, j’ajoute qu’une observation des phénomènes de société dénuée de toute implication partisane, peut aider à évaluer d’où vient et où va le vent sous l’action des énergies respectives du bien et du mal.

Je sais bien qu’un minimum de prudence élémentaire consiste à considérer ces observations comme des impressions vagues et approximatives, qui doivent se cantonner au stade de simples hypothèses.  Cependant, il n’est pas inutile de se servir de ce dont nous disposons, en l’occurrence il s’agit d’un minimum d’intelligence, pour explorer, analyser et évaluer un tant soit peu, le milieu dans lequel nous vivons. Il semblerait que ce soit, quand même, la moindre des choses de chercher à se positionner en ce monde avec une certaine élégance. 

C’est pourquoi, j’ai eu l’idée de me lancer dans l’expérience au moyen de cet article qui débute par une affirmation lapidaire suivie d’un petit mot d’excuse.

        Le monde entier est devenu fou et ce n’est la faute à personne

“Pardonnez-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ! “ 

L’objectif de cet article n’est pas de faire un grand déballage des conneries des uns et des autres. Chacun, s’il n’est pas trop contaminé par les fausses et les contre-cultures dont nous avons déjà parlé, est capable de voir en un clin d’œil la folie s’infiltrer un peu partout par contagion. Il n’est pas utile de citer des noms ou de montrer du doigt telle ou telle circonstance ; pour celles et ceux dont je viens de parler, ce sera tout à fait évident, et pour celles et  ceux qui sont déjà contaminés par la folie ambiante, ils préféreront suivre les fous plutôt que les dénoncer (les “suppôts” ont toujours fait comme ça ; aujourd’hui on dit des “supporters”). Conditionnés par copié/collé, ils s’assemblent de bonne foi et s’ajoutent les uns aux autres pour circonscrire et protéger l’aire du maître pétrifié dans un immobilisme mortifère. 

Des fous, des égarés, des tordus, des irresponsables, ou de simples gros bêtas, il y en a toujours eu et il y en aura sans doute longtemps encore. On ne va pas leur casser du sucre sur le dos, ce sont des frères et sœurs qui sont beaucoup plus victimes que coupables. On peut s’inspirer ici de ce qu’on a dit au début de l’article à propos de l’être et du comportement. 

Par contre, le phénomène remarquable qu’on peut facilement observer aujourd’hui, c’est que ce sont précisément ceux-là qui entraînent les autres ; ils se déguisent en sauveurs ou en soutien, et ainsi parés de frusques en trompe-l’oeil,  ils exercent, en douce, une curieuse fascination qui participe activement à conduire l’humanité tout droit vers sa perte. De plus, il semble bien que comme, le plus souvent, ils ne s’en rendent pas compte eux-mêmes, ils s’affichent avec un air de parfaite bonne foi  (c’est pourquoi, j’ai indiqué plus haut que le plus souvent, ils sont plus victimes que coupables). Voilà qui confirme cette image utilisée par les anciens :” Satan est le singe de Dieu”.

Les mauvaises odeurs attirent les mouches, et les fous ont un public d’autant plus vaste que leurs émanations sentent mauvais. Ils dénigrent tout le monde, ils savent que plus on remue la merde, plus elle pue, et que donc c’est le meilleur moyen de fanatiser des supporters.  

Il faut noter en passant, que ce mécanisme fondé sur l’utilisation des autres pour servir ses propres ambitions est un mépris contre-nature vis-à -vis de l’ordre naturel ; il n’est pas compatible avec l’unité fondamentale et une conscience vidée de l’esprit ressemble à un cadavre.  “Là où sera le cadavre, là aussi s’assembleront les vautours” (Luc 17:37 La Bible)

Je ne crois pas qu’il soit utile d’en rajouter, de faire un dessin ou de forcer le trait. Il suffit de se retourner tranquillement et de voir qu’ ici ou là-bas, pas bien loin ou à l’autre bout du monde, on retrouve ce même phénomène.

Comme si ce n’était pas encore suffisant, il s’ajoute à cela un épiphénomène qui enfonce le clou encore plus profondément. Sans même nous attarder sur les rumeurs ou propagandes bien ciblées et bien orchestrées par les petits malins, une influence nuisible supplémentaire distille en permanence de quoi augmenter l’influence des fous en les prenant au sérieux, en les ménageant, en les écoutant avec intérêt, en leur organisant des débats “démocratiques” etc. Je veux parler, bien entendu, de la toute-puissance des médias.

Généralement les commentateurs et journalistes qui s’expriment sont plutôt sympathiques et c’est précisément cette émanation, cette ambiance et ce courant  de sympathie que les autres accaparent à leur profit, comme fait la femelle du coucou qui va pondre dans le nid d’un autre oiseau. Certains y voient un manifeste trafic d’influences, d’autres n’y voient aucun mal (bien au contraire ! Surtout après une radicale sélection de ce qu’on écoute ou qu’on regarde).

Bon ! Je n’ai pas envie d’être bête et méchant vis-à-vis de qui ou de quoi que ce soit. Je pense que ni les meneurs ni les suiveurs ne sont fondamentalement coupables. Même la plus pitoyable des conneries est indirectement au service du sens de l’histoire des hommes. J’emprunterai plutôt la réflexion de celui qui a pris toute la connerie humaine sur le râble : ” Père pardonnez-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font”. Je crois effectivement que si on savait, on  saurait faire, et si on savait faire, on serait dans un perpétuel Nirvana dans un fabuleux Paradis terrestre.

Oui mais alors ! À quoi pourrait donc bien servir l’existence humaine, si on lui supprime ce qui pourrait bien être sa seule raison d’être ? Sans la connerie les humains ne seraient plus des humains.

On pourrait le dire autrement : “ La lumière n’apparaît pas en pleine lumière, il lui faut un peu d’obscurité”. Alors, puisque les ténèbres sont largement répandues, tout va bien, et disons avec Confucius :” plutôt que maudire l’obscurité mieux vaut allumer une chandelle”. Une chandelle en soi-même, pour soi-même et pour celles et ceux qu’on aime ; j’insiste sur cette précision ; je me méfie de ces faux-prophètes qui veulent “éclairer” le monde entier, et je fuis comme de la peste leurs dérapages incontrôlés . 

Oui, allumer une chandelle, une toute petite chandelle qui, par sa minuscule lueur, peut permettre d’espérer éveiller un jour une conscience véritablement et authentiquement humaine. 

Le monde entier est devenu fou et ce n’est la faute à personne

Nous sommes partis de là. Mais ce n’est pas pour se lamenter ou se résigner. Bien au contraire, c’est pour prendre acte d’une bonne occasion de se renforcer soi-même en évitant de se compromettre dans ce troupeau qui se répand comme un raz de marée sur notre “civilisation” qui commence, d’ailleurs, à ne plus ressembler à une civilisation.

Quand la bêtise, la haine, la grossièreté, et j’en passe, soutiennent un fond de sauce à base d’égoïsme chez les uns et de jalousie chez les autres, et j’en passe encore ; comment peut-on oser prétendre , sans rire et avec un petit air suffisant, qu’on arrive comme le messi pour sauver la situation ? Les fous sont fous et on leur pardonne, mais ceux du troupeau qui ne savent plus penser tout seuls et qui répètent sans fin les mêmes balivernes éculées, que faire ? Ils se dressent en photocopies du maître autoproclamé sans se rendre compte que l’univers n’a que faire des photocopies, pour tout et pour tous, il lui faut l’original.

Et pour ceux qui auraient l’ambition de refaire le monde (Comme moi quand j’avais 15 ou 16 ans), se souvenir que même si ça part de bons sentiments, le monde peut attendre, mais pas nos propres conneries qui sont les premiers freins à considérer.

Pour conclure cet article, je me dis que je ferais bien de profiter moi-même de tout ce que je viens de dire. C’est pourquoi je pense que je vais orienter mes prochaines réflexions et mes prochains articles sur ce qu’il y a de bon, de beau et de merveilleux dans la condition humaine. On peut être très heureux dans le monde tel qu’il est. Il est évident que si personne n’en parle…

A bientôt    

Ah ! un instant avant de se quitter, je viens de me faire peur. Ne serais-je pas complètement fou moi-même ? C’est évidemment plus facile d’écrire des articles à propos des fous que de balayer devant sa porte. Bon ! Je réponds à la question. Fou, je le suis, ça c’est sûr, mais je peux jouer sur le “complétement” qui me laisse quand même une certaine marge de manoeuvre. Ouf !