La lumière du coeur

Quelques données métaphysiques Traditionnelles :

Le cœur est un mot, un symbole. Tel un centre, un creuset, une caverne, un Graal ou un temple intérieur, il représente un contour qui permet d’envisager l’invisible présence de notre raison d’être.

Notre raison d’être se confond avec la Raison d’Etre universelle dont elle est un reflet transitoirement individualisé.

L’individualité est un phénomène transitoire. C’est une projection différenciée de la conscience universelle qui se répand comme la lumière sous l’effet de prismes ou de miroirs.

Toute la manifestation se déploie ainsi par reflet depuis l’indéfiniment grand jusqu’à l’indéfiniment petit. Il en résulte qu’en raison d’une essence commune et quel que soit le plan sur lequel on se situe, on rencontre les mêmes principes.

La lumière du cœur est ce grain de lumière accessible à la conscience humaine, une conscience par reflet de la Conscience universelle. Cette conscience réfléchie est appelée à s’identifier progressivement à la Conscience universelle par la voie initiatique, ou, en d’autres termes, la voie de la Connaissance.

La Lumière du coeur est cette Intelligence qui s’éclaire sur une harmonique individuelle de l’Intelligence cosmique et universelle dont elle est un reflet.

Quelques observations :

Un rayon de soleil se faufile par la fenêtre et se pose sur ma main. C’est bien le soleil lui-même, dans toute son immensité, qui est entré dans ma maison. Ma perception par reflet du soleil est ici à ma portée ; juste assez de chaleur et de lumière pour n’être ni brûlé ni ébloui. C’est ainsi que je peux avoir une conscience juste, bien que relative, de l’immense et splendide puissance du soleil. Bien entendu j’ai mille occasions chaque jour de prendre acte de l’action du soleil ici et là. Je peux me pénétrer quand je veux de l’une ou l’autre de ses multiples activités sur le morceau de planète qui m’entoure. Cette muette influence cosmique est omniprésente dans tous les phénomènes.

Quand je n’y pense pas, je suis dans une intelligence ordinaire et superficielle des choses que je rencontre ; une lumière habituelle qui me permet de fonctionner et de régler les affaires courantes.

Quand, d’autres fois, j’adresse un clin d’œil complice au soleil qui participe à l’une ou l’autre de mes activités, j’ai une saisie de conscience de dimension cosmique, une perception d’alliance avec l’univers. Si je me promène, qui éclaire ma route ? si je plante des tomates, qui les fait pousser ? si j’admire un paysage, qui irradie les couleurs et les nuances ? C’est bien le soleil qui participe avec moi à toutes ces réalisations. Ce n’est plus un objet éloigné auquel je m’adapte tant bien que mal, mais c’est une de mes facultés cosmiques qu’il m’appartient d’utiliser. Dans ces moments-là, je suis dans un autre type d’intelligence que l’intelligence ordinaire. 

« Qui parle derrière chaque battement de cœur, qui respire sous ma cage thoracique, qui sourit silencieusement au-delà du tourbillon de mes pensées ? »