« Les saints ont un passé, les autres ont un avenir ! »
Cette formule d’Oscar Wilde, sous forme de boutade, nous rappelle que l’homme est perfectible. De ce fait, si nous ne sommes pas des saints, nous sommes invités à nous retrousser les manches. Ce que nous ne sommes pas encore, nous le sommes en devenir. C’est lorsqu’une impression de ce genre nous parvient que nous sommes qualifiés pour nous engager dans les voies de l’épanouissement et de la lumière.
Tout d’abord : « Trouver un sens à son existence ». A ce propos, plusieurs interprétations peuvent être émises sur le sens de l’existence. On peut le considérer comme une orientation à déterminer par soi-même, sans autre repère particulier que ses propres croyances et valeurs, ou bien, comme une sorte de prédestination ou d’auto-prédestination qui qualifie nos facultés et spécificités individuelles pour servir un mystérieux destin. Des particularités individuelles qui nous sont confiées, en nous laissant le soin de trouver (ou non) une façon de les insérer au plus près du « plan universel ». Ce dernier point de vue peut nous laisser entendre : « Je suis tel que je suis, parce que l’Univers avait précisément cette place pour moi ». Ainsi se justifie ce message censé nous accueillir à la fin de notre parcours terrestre, du style : « Qu’as-tu fait de ton talent ? », question posée, sans doute, par soi-même, à supposer que la mort nous réveille, un tant soit peu, du demi-sommeil de l’existence terrestre. Pourra-t-on se satisfaire de l’idée qu’on ne savait pas, ou qu’on n’a pas eu le temps parce qu’on était tellement occupé par ailleurs ?
« La chose la plus difficile est de n’attribuer aucune importance aux choses qui n’ont aucune importance ». Cette autre formule sous forme de boutade (attribuée à Ch. de Gaulle) prend ici toute sa validité. C’est dans la recherche du sens à donner à son existence qu’on peut être amené à distinguer ce qui est important de ce qui n’a aucune importance. Placés au cœur de l’éphémère et des apparences illusoires destinées à s’évanouir sans laisser de traces, se pourrait-il qu’il y ait quelque chose d’important ? Indépendamment de toute croyance ou doctrine particulière, n’y a-t-il pas en chacun de nous quelque chose qui répond Oui sans hésiter ? Une sorte d’Espérance sans contenu qui sait sans savoir quoi ; une sorte de paradis perdu ou oublié, immuable et éternel, qui ne demande qu’à être restauré en chacun de nous.
C’est pourquoi, dans ma conception de l’accompagnement de personnes (du coaching), une large part est accordée à ce sujet. A mon point de vue, ce n’est pas suffisant de s’en tenir à aider quelqu’un à la résolution d’un problème passager. Si, par contre, c’est l’occasion de favoriser une ouverture de conscience personnelle, pour rencontrer quelques lueurs de sa propre raison d’être, c’est mieux.
Notre société en voie de dissolution est devenue tout à fait infantile, certes, mais ce n’est pas une raison pour la suivre ou la mépriser. C’est le sens de l’histoire et ce n’est pas le barbouillage de quelques professeurs Nimbus ou de quelques chantres de théories fumeuses qui peuvent changer l’essentiel de la condition humaine. Apprendre à penser par soi-même, à négliger les sentiers battus, à n’être ni obéissant ni rebelle, à cesser de voir le mal partout, à s’intéresser plutôt à ce qu’il y a de beau en nous, me semble être fondamental.
Aucune mère ne veut le mal de ses enfants ; comment imaginer que ce qui nous a fait naître puisse se réjouir de nous voir patauger avec résignation dans d’obscures pseudo-fatalités ? Contrairement à l’illusion habituelle, ce ne sont pas les circonstances particulières qui nous entourent qui sont déterminantes, c’est beaucoup plus notre façon de les voir et de nous en servir ( pour évoluer ou nous changer en fruit sec). Encore faut-il avoir un regard enthousiaste et déterminé, un regard libre et purifié de cet amoncellement de sottises qui n’ont rien à voir avec notre raison d’être. On ne va pas refaire le monde, il se rétablira tout seul, l’égarement ne peut pas durer toujours. Mais à titre individuel, on peut s’y mettre tout de suite.
On peut aimer ce monde tel qu’il est, simplement parce il est notre monde. Le meilleur s’y trouve aussi. Tous les ingrédients sont là pour chacun d’entre nous ; à prendre ou à laisser. L’Amour universel n’est pas une expression futile. C’est une constante qu’on a simplement perdu de vue. On ne peut avoir que compassion pour les plus égarés d’entre nous. Pour d’autres, il est temps de se relever et d’éclairer déjà en soi ce qui mérite de l’être. L’Amour est plus fort que tout et c’est précisément ce qui nous appartient en propre et sans limites.
Alors, pourquoi se priver et en priver les autres ?
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